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Comment réinstaller le système sans toucher aux données (Debian) ?

Par Freecrazy - Dernière modification 06/11/2014 15:41

Il vous arrivera certainement de vouloir installer un système d'exploitation : ré install ou autre distribution. Mais bien sûr il ne vous faudra pas toucher aux données. Un plantage de serveur m'a forcé un peu la main. Ainsi cette page va traiter d'une installation d'une Debian sur une clé USB.

Septembre 2014: mon serveur de messagerie installé avec une Mandriva 2007 (et dont je n'ai toujours pas décrit son installation) m'a lâché à mon retour de vacances. Plus précisément l'alimentation a 'claqué' à la remise sous tension. Bien sûr le seul changement du bloc d'alimentation ne suffit pas à remettre le serveur en route. Le transfert des disques durs sur une autre machine montre que les données sont en partie détruites, heureusement j'ai une sauvegarde.

Bref tout cela pour dire qu'il me faut réinstaller un serveur de messagerie. J'en profiterai pour le mettre sur la même machine que le serveur de fichiers. Mon serveur de fichiers tourne sous une Mandriva 2010 ce qui commence à dater aussi. Donc je me dis que c'est peut-être le moment de passer sous Debian.

Ma configuration est assez complexe (Groupe de LV monté sur un RAID) , je craignais de perdre mes quelques 1,5To de données (qui toutes n'étaient pas sauvegardées) et j'avoue que lors de mon premier essai, le partitionnement proposé par Debian m'a quelque peu inquiété car sa présentation n'est pas aussi simple que le partitionnement proposé par une Mageia par exemple (Mageia est un fork de Mandriva). J'ai failli d'ailleurs installer une Mageia 4, mais je voulais en finir avec ce blocage à passer sous Debian, et donc je me suis lancé. Cette page, forcément longue, va donc fournir plus qu'une réponse à la question du titre, puisque la distribution n'est pas la même qu'initialement, que l'on traitera de l'installation d'une Debian (environnement graphique LXDE, oui je n'ai pas été jusqu'au boutiste qui aurait voulu la création d'un serveur sans environnement graphique) et que pour commencer on va installer le système sur une clé USB.

Pour éviter tous risques de destruction de mes données de ma machine abritant mon serveur de fichiers, je vais dans une premier temps me faire la main en procédant à l'installation de mon système sur une clé USB de 8Go (préalablement formatée FAT32 au besoin) via une autre machine (qui accessoirement tourne avec une Mageia sur LVM).

1 - Installation: c'est parti 

Ma clé USB vierge est insérée, le DVD avec l'iso Debian 7.4 Wheezy (64bits) également, et la machine supportant tout cela ne possède qu'un disque dur mais partitionné en LV (Logical Volume). Il n'y a plus qu'à mettre en route après bien sûr s'être assuré que la machine démarrera bien sur le DVD (au besoin revoir le paramétrage du BIOS).

C'est lors de l'écran de boot qu'il vous faudra choisir 'Advanced options' pour accéder à 'Alternative desktop environnement' afin de choisir LXDE le plus léger des bureaux proposés (n'oubliez pas que nous installons sur une clé USB de 8Go !). Ensuite il ne reste plus qu'à passer à la phase installation proprement dite. Ah une petite remarque, il n'y a pas beaucoup de différence entre 'Install' et 'Graphical install' si ce n'est une question d’esthétique. Le mode graphique est tentant, mais sachez qu'un affichage d'aide (je ne sais plus lequel) trop grand pour tenir sur l'écran m'a freezé la machine ce qui m'a conduit à un reset !

Ensuite, il vous faudra:

  • Choisir votre langage, votre pays (pour le fuseau horaire) et définir le clavier: RAS
  • Définir un nom de machine (hostname): Là, attention le hostname n'accepte pas les underscore, c.a.d les _ , ou tiret bas ou encore tiret 8 en français. Ainsi Debian_2 est refusé: 
    Nom d'hôte invalide
  • Définir un nom de domaine (domain): RAS, comme c'est mon propre réseau je mets ce que je veux :-)
  • Renseigner le mot de passe de l'administrateur (root): RAS, si ce n'est cet avertissement.
Mot de passe Administrateur
  • Définir un utilisateur: Là aussi attention l'identifiant n'accepte pas les underscore

Et nous arrivons au moment toujours redouté, le partitionnement.

2 - Partitionnement

Là il vaut mieux suivre le diaporama (clic sur la photo):

01 - Premier écran de partitionnement

 

Sinon en mode texte cela donne:

  • Le système détecte les disques présents et démarre l'outil de partitionnement.
  • Au premier écran de partitionnement on choisit Manuel
  • Nous avons alors l'affichage de la table des partitions et leur points de montage tels qu'ils sont. La clé USB de 8Go apparaît ici en sdb. Il nous faut cliquer sur "Configurer le gestionnaire de volumes logiques (LVM)"
  • Il nous est alors demandé une confirmation d'écriture sur le swap de sda: oui ou non peut importe la réponse ici (car il ne s'agit que du Swap)
  • Nous allons maintenant "Créer un groupe de volumes" logiques ...
  • ... dont il sera demandé le nom ...
  • ... et son disque d'installation. Bien sûr ne vous loupez pas et choisissez bien la clé USB.
  • Une confirmation est demandée pour écrire les modifications des tables de partitions sur les disques durs (sda et sdb). Le côté irréversible de la chose rappelé dans le texte effraie, mais il faut répondre oui.
  • Nous allons maintenant Créer un volume logique (le premier d'une série de 3 pour /boot, / et /home que nous appellerons respectivement Boot, Root, Home)
  • Après nous avoir demandé le groupe d'appartenance (donc celui créé précédemment) et le nom du volume logique (Boot pour le premier), il est temps de le dimensionner (50MB pour le Boot devrait suffire ici). Nous ferons de même pour Root avec 7500MB et Home avec le reste soit 469MB.
  • Et nous avons terminé avec le gestionnaire des volumes logiques.
  • Nous sommes maintenant revenus à notre table des partitions. Cette fois nos LV sont créés. Il reste à leur affecter leur point de montage, et cela se fait en cliquant sur le LV correspondant.
  • Pour chaque LV, il nous faut définir son système de fichiers (ext4), son point de montage (/boot, / et /home respectivement) et éventuellement son étiquette (Boot, Root et Home respectivement)
  • Partitionnement terminé, il ne nous reste plus qu'à appliquer les changements ...
  • ... et confirmer l'écriture de nos modifications. Cela clôture la partie partitionnement et lance l'installation du système de base.

3 - Installation du système de base

Pour toute la partie installation proprement dite, il n'y a rien à faire. Notre intervention sera demandée pour:

  • indiquer s'il y a d'autres CD ou DVD à analyser par l'outil de gestion des paquets (avec un DVD la réponse est normalement non)
  • répondre oui à l'utilisation d'un miroir sur le réseau que vous choisirez au plus proche de chez vous. Il en suivra un choix de miroirs
Choix d'un miroir
  • savoir si vous utilisez un proxy. Si comme moi ce n'est pas votre cas, vous n'avez rien à faire.
  • lors de l'installation des logiciels, affirmer notre accord à remonter à Debian notre utilisation des paquets
Autorisez-vous Debian à vous surveiller ?
Ce n'est absolument pas obligatoire mais si on souhaite un regard plus attentif de la communauté Debian sur les paquets que nous utilisons cela peut-être une bonne chose.
  • configurer de manière plus ou moins secure le paquet man
configurer de manière plus ou moins secure le paquet man
  • et enfin sélectionner les logiciels que l'on veut installer. Moi, surtout pour la clef USB je mets le minimum mais avec SSH
Choix des logiciels à installer (Debian)

4 - Installation du programme de démarrage

Nous approchons de la fin avec:

  • l'installation du programme de démarrage (Grub). Il vous faudra notamment renseigner le disque dur sur lequel vous voulez mettre l'amorce de démarrage. Ici il faut la mettre sur la clé USB, donc pour mon système à 2 disques /dev/sdb
Choix du secteur d'amorçage
  • et pour terminer, la configuration de l'heure qui est normalement l'heure universelle (UTC)
Configuration de l'heure (Debian)

 

Une récapitulation des services (affichage, clavier, réseau, etc.) et de leur configuration pour une dernière vérification, et vous arrivez à l'écran final: redémarrage !

A ce stade, vous avez sur une clé USB un système Debian minimal. Il ne reste plus qu'à le compléter et le paramétrer pour remplir sa fonction de serveur de fichiers (Samba) et serveurs de messagerie (Postfix).

5 - Configuration de la clé

Il reste à insérer la clé avec notre Debian dans une prise USB de notre machine avec les disques contenant les données. Avant de passer à la configuration proprement dite, il faut avoir 2-3 choses en tête:

  • Les données utilisateurs sont certes sur des LV mais le tout repose sur un montage RAID. Comme l'installation de la Debian s'est faite sans qu'il y ait de RAID, notre nouvelle distribution ne comprend pas le paquet de gestion de RAID ==> Il faut installer le paquet mdadm (via synaptics ou en ligne de commande # apt-get install mdadm)
  • La distribution actuelle du serveur de fichier est une Mandriva 2010, et la distribution sur la clé est une Debian. Ce sont certes des distributions Linux mais il y a peut-être quelques différences gênantes comme ce qu'on a vu à l'installation: les identifiants utilisateurs avec un underscore sont acceptés sous Mandriva et refusés sous Debian ! Sur ce point, il n'y a pas d'inquiétude à avoir, nous pourrons créer des utilisateurs avec des underscore (pourquoi on ne peut à l'installation je ne sais pas)
  • Rien n'égale le Centre de Contrôle Mageia (CCM), sous Debian nous ferons beaucoup de choses en ligne de commande. Un point que je n'ai pas cherché à reconfirmer est que lors de la création de groupes et d'utilisateurs sur la nouvelle distri il vaut mieux mettre les même gid et uid que ceux enregistrés sur les disques de données. Par sécurité, notez-les sur votre machine fonctionnelle avant de les mettre sur la nouvelle distri.
  • Ne pas oublier de mettre une IP fixe. Cela se fait dans /etc/network/interfaces, il faut ajouter les lignes suivantes:
    auto eth1
    iface eth1 inet static
      address 
      netmask 255.255.255.0  // Optionnel
      gateway  // Optionnel
    Ensuite lancer les commandes ifdown ethx, ifup ethx ou pour redémarrer tous les services réseau /etc/init.d/networking stop puis start. A noter restart est 'deprecated' de même pour service networking stop/start, ou invoke-rc.d networking stop/start. Sur ce sujet un lien qui peut-être utile.
  • Un autre point, la mise en place d'un pare-feu. Sous Mandriva/Mageia rien de plus simple, nous avons un bel interface graphique sous CCM et il suffit de cocher. Sous Debian, ben c'est différent: nous avons iptables (netfilter) d'installé et on doit se débrouiller avec des commandes que j'ai toujours eu la flemme de comprendre (en fait que je n'ai jamais réellement comprises). Au risque de hérisser le poil des purs et durs (mais normalement ils n'ont pas à traîner sur ce site), j'ai essayé de trouver un interface graphique qui en quelques clics pourrait assurer au moins le minimum. J'ai essayé Netfilter: il n'est plus maintenu depuis quelques années déjà mais il a encore quelques fans. Il est simple d'utilisation, mais malheureusement il n'a pas fonctionné pour mon serveur de fichiers Samba (et je ne suis pas le seul à faire ce constat). Je suis donc passé à gufw (qui est venu avec gir1.2-polkit-1.0, gnome-icon-theme-symbolic et ufw). l est similaire à firestarter qu'il a remplacé dans les distri Ubuntu. Je n'ai pas tout à fait réussi à faire ce que je voulais (notamment au niveau de la restriction des entrées à mon seul réseau local) mais l'autorisation des services SSH et SMB (Samba) fonctionne. Donc je garde pour l'instant, jusqu'au jour où je me déciderai enfin à me plonger dans iptables. Pour cela ces 2 liens me paraissent une bonne base : iptable pour les nuls et sécurisation d'un serveur.

 

Maintenant vous pouvez suivre le paragraphe '2 - Configuration de votre clé de secours' de cette page Créer une clé USB de secours et vous en avez terminé ! Ouf !

 

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